LES BRIGADES RUSSES SPÉCIALES

en FRANCE et à SALONIQUE 1916-1918

 

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Association Michka 16-18

(Association loi de 1901 -

J.O. du 30/06/2018)

Ru

Traduit en russe par P. P. Pavlitchenko

"Michka 16-18" devient "Brigades Russes 16-18"

(Cliquer sur les pages qui apparaissent sous les onglets du menu)

La Légion Russe  d'Honneur

Après la répression de la mutinerie des soldats au Camp de la Courtine, le Corps Expéditionnaire Russe est dissout.

Trois options sont alors prises par le Gouvernement français à l’égard de l’ensemble des soldats. 

Une des options permet aux volontaires de constituer une Légion Russe. Plusieurs centaines d'officiers et soldats voulant continuer à combattre aux côtés des Français s’engagent alors dans cette Légion.

Elle est intégrée en décembre 1917 à la 1ère Division marocaine,

une des meilleures Unités françaises

sous commandement du Général Daugan.

Au début de 1918, ils sont rejoints par des volontaires issus des 2ème et 4ème brigades venant du Front de Macédoine.

Ils vont combattre sur le Front de la Somme où,  en mai 1918, la Légion Russe subit de très lourdes pertes. Et ensuite au nord de l’Aisne avec des victoires à Terny-Sorny et au Château de la Motte. 

La Presse française de l'époque souligne l'héroïsme russe !

 

Par ces valeureux combats et la bravoure de ses soldats, la Légion Russe sera ensuite appelée "La Légion Russe d'Honneur", elle a été citée deux fois à l’Ordre de l’Armée.

Pourtant, la Russie s'étant retirée de la guerre, ils n'ont pas été admis à participer au défilé de la Victoire le 14 juillet 1919.

 

Ordre général n° 344 du 12 octobre 1918 de la Xème Armée :

Extrait ( J.O. du 20 janvier 1919 page 764)

    

     LÉGION RUSSE

  

     1er Bataillon d’élite, dont la haine implacable de l’ennemi anime toutes les actions, joignant à un mépris complet de la mort le plus bel enthousiasme pour une cause sacrée. 

A montré un rare courage au cours des opérations sur la Somme, du 26 au 30 avril 1918, contribuant par son héroïque résistance et au prix de pertes élevées à arrêter la marche de l’ennemi sur Amiens. A pris une part non moins brillante devant Soissons, les 29, 30 mai 1918 et 2 septembre 1918 où il a déployé les mêmes qualités de sacrifice, luttant sans merci pour conserver le terrain conquis, faisant de nombreux prisonniers et capturant un matériel important.

(Décision du Général commandant en chef du 30 septembre 1918).

 

 

 
 

  2ème Bataillon d’élite, dont la haine implacable de l’ennemi anime toutes les actions, joignant à un mépris complet de la mort le plus bel enthousiasme pour une cause sacrée. 

Le 2 septembre 1918 a fait preuve de belles qualités manoeuvrières, d’un remarquable esprit de sacrifice, d’une vigueur  et d’une ténacité au dessus de tout éloge. Étant bataillon de deuxième ligne, s’est spontanément porté en avant de la première ligne, dont la progression était arrêtée par des feux violents d’artillerie et de mitrailleuses. Par une habile manoeuvre, a débordé et tourné par l’est le village de Terny-Sorny, s’en est emparé s’y est maintenu après une lutte des plus âpres, allant jusqu’au corps-à-corps, et durant toute la nuit. A résisté le lendemain et le surlendemain à de furieuses contre-attaques. Le 14 septembre, a contribué à la réduction d’un nid de mitrailleuses puissamment organisé et défendu avec acharnement, puis continuant sa progression avec une énergie inlassable et un esprit de sacrifice des plus élevés, a contribué à l’enlèvement du plateau à l’est d’Allement, dont l’ennemi avait fait une position redoutable.

(Décision du Maréchal de France Commandant en chef des armées de l’Est du 11 décembre 1918). "

Ordre général n° 12336 du 10 décembre 1918 du Maréchal de France, commandant en chef :

 

« Le 26 avril 1918 s’est porté à l’attaque avec une fougue impétueuse et un superbe dédain de la mort. S’est maintenu sur les positions conquises malgré les contre-attaques et le bombardement continu, faisant l’admiration de tous. A pris une part non moins brillante aux opérations devant Soissons, les 29 et 30 mai 1918 où il a développé les mêmes qualités d’allant, de sacrifice, d’énergie et d’opiniâtreté ».

Février 2021

La LÉGION RUSSE

 

Jusqu'en juillet 1918, intégrée à la Division marocaine, la Légion Russe est constituée de 4 Bataillons. Mais seuls les 1er et 4ème Bataillons GOTHOUA et SEMENOFF sont engagés sur le Front...
Les 2ème et 3ème Bataillons n'iront pas au Front.

     1er Bataillon sous commandement du Colonel GOTHOUA : 13 officiers et 490 hommes. Dissout début juillet 1918.
    2ème Bataillon sous commandement du Colonel IESKÉ puis du Colonel KOTOVITCH : 11 officiers et 397 hommes.  Il ne sera pas utilisé au Front.

   3ème Bataillon sous commandement du Colonel BALBACHEVSKI : 21 officiers et 504 hommes. Il vient de Salonique, et ses hommes causent rapidement des troubles lorsqu’ils apprennent que la Russie se retire de la guerre. Il ne sera donc pas engagé au Front. 
     4ème Bataillon sous commandement du colonel SEMENOFF : 6 officiers et 234 hommes. Il est formé en mai.

Les 4 Bataillons seront dissous en juin et juillet 1918 et reconstitués en un "Bataillon de Légion Russe"

Il a fallu consulter et trier plusieurs centaines de documents, pour sélectionner ces nouveaux documents  :

- Rapports sur les combats de la Légion Russe

- Documents expliquant la confusion qui a parfois été faite entre "la Légion Russe et les Russes dans la Légion Étrangère"

- Après l'Armistice, recrutement pour  appuyer l'Armée Denikine en Russie

LES COMBATS DU « BATAILLON DE LA LÉGION RUSSE »

Le Général DAUGAN, commandant la Division Marocaine, envoie, le 14 août 1918, au Colonel commandant la 1ère Brigade de la DM des "Rapports sur les opérations auxquelles a participé le Bataillon de la Légion Russe" en avril, mai, juin et septembre 1918, les pertes éprouvées, les récompenses décernées.
Le Général DAUGAN souhaite montrer aux Officiers de la Légion Russe « dans quelle estime le commandement tient leur concours »

Rapports sur les opérations auxquelles a participé la "Légion Russe" ou "Bataillon de Légion Russe"

en avril, mai, juin et septembre 1918 et les pertes subies (©SHD 24N2931)

Listes nominatives des pertes subies au cours des combats d'avril-mai-juin 1918, tués, blessés évacués, blessés restés sur le terrain... (©SHD 24N2931)

On peut voir dans cet « Ordre de bataille » les noms du

Chef de  Bataillon TRAMUSET et de l'Archiprêtre BOGOSLOVSKI

Le Commandant TRAMUSET est tué lors des combats de Terny-Sorny du 2 septembre 1918

(©SHD 16N211)

(©SHD 17N689)

Lettre au sujet de la mort présumée de l'Archiprêtre BOGOSLOVSKI le 3 septembre 1918.

« Mais la Légion Russe n'a reçu aucune fiche d'hôpital pouvant confirmer la mort de ce prêtre » 

(©SHD 24N2931)

Citations du "Bataillon de Légion Russe" (©SHD 24N2931)

26 novembre 1918 - Message de félicitations adressé au Général DAUGAN par Madame LOKHVITSKA (épouse du Général LOKHVITSKI), et réponse du Général Daugan.  (©SHD 24N2931)
Madame Lokhvitska était Présidente

de la « Société de Patronage de la Légion Russe en France »

Résumé des combats du « Bataillon de Légion Russe » dans cette synthèse du 25 février 1919. 

On peut y voir qu'il « constitua un Bataillon isolé qui fut accolé à la 2ème Brigade de la Division Marocaine »

de janvier à juin 1918.

« En juillet 1918, il passe à la 1ère Brigade et ne cessa, dès lors, de combattre avec elle »

Ce Bataillon a quitté la 1ère Brigade de la DM

le 25 décembre 1918. (©24N2931)

La Légion Russe et les Russes dans la Légion Étrangère

Ces deux corps combattent ensemble au sein de la Division marocaine. On y retrouve des soldats et des officiers du Corps Expéditionnaire qui ont choisi - pour des raisons diverses - de continuer à se battre aux côtés des Alliés après leur retrait du Front.

 

La Légion Russe
Du fait de la très grande confusion liée à la situation politique en Russie et les troubles qui ont a gagné le Corps Expéditionnaire Russe,  les Brigades Russes Spéciales ont été retirées du Front. Fin 1917, Clémenceau crée une Légion de combattants volontaires russes. Les officiers et soldats qui choisissent d'intégrer cette unité porteront l’uniforme français et un écusson aux couleurs russes. Cette « Légion Russe » rentre comme Bataillon indépendant dans la 1ère brigade de la Division marocaine et combat jusqu'à l'Armistice. La bravoure de ses officiers et soldats lui vaudra le nom de « Légion Russe d'Honneur » 
Elle se retrouve sur les mêmes terrains d’opérations que la Légion Étrangère. Cette présence simultanée de ces deux unités, où se retrouvent d’anciens « brigadistes », explique la confusion qui s’est installée parfois  entre ces deux « Légions ».

 

Les Russes dans la Légion  Étrangère
Le Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE) est une unité formée à titre provisoire en temps de guerre. Ce Régiment opère également au sein de la 1ère brigade de la Division marocaine.  
Après la dislocation des Brigades Russes, la Légion recrute ainsi parmi les « brigadistes » de France et de Salonique. Les engagés dans la Légion Étrangère le sont au titre « d’engagés volontaires »  pour la durée de la guerre. Du fait des lourdes pertes subies, les engagements seront prolongés d’un an à compter de la fin des hostilités.
Un célèbre exemple de cette confusion entre les deux Légions, Rodion Malinovski, futur maréchal de l’Union Soviétique, s'est pour les uns engagé dans la Légion Étrangère et pour les autres il a combattu dans la Légion Russe.

Les documents d'archives permettent de mieux expliquer cette confusion entre les « deux Légions ».
Simultanément, en décembre 1917, il est proposé d'une part de recruter des volontaires russes pour le Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE) qui demande des renforts, d'autre part de former un « Bataillon de volontaires russes »
Ces deux formations seront affectées à la 1ère Brigade de la Division Marocaine (la Division Marocaine, commandée par le Général DAUGAN, est la formation la plus décorée de toute l'Armée française pendant la 1ère Guerre Mondiale).
- Bataillon Russe (nom d'origine) : rattaché au Centre d'Instruction Divisionnaire de la Division Marocaine (C.I.D.), mais affecté au Groupement du « 8ème Zouaves ».
- Légion Étrangère : les Russes de France et de Salonique « signeraient un engagement pour la durée de la guerre », les Officiers pourront « s'engager comme simples soldats ». Dirigés sur le Dépôt de la Légion Étrangère de Lyon, puis sur le Centre d'Instruction Divisionnaire (C.I.D.) de la Division Marocaine.

Les Russes de la Légion Russe et de la Légion Étrangère se retrouveront au Centre d'Instruction Divisionnaire de la Division Marocaine (C.I.D.), ce qui participera à la confusion.
« Le Bataillon russe, s'il est rattaché directement au C.I.D., peut devenir à la fois une bonne unité de combat et une réserve de recrutement pour la Légion Étrangère »

©SHD 24N2931

©SHD 7N641

©SHD 24N2931

©SHD 7N641

Listes nominatives de volontaires pour la Légion Russe ou pour la Légion Étrangère

À diriger sur la Base Russe de Laval ou sur le Dépôt de Lyon de la Légion Étrangère :
listes nominatives d'engagés volontaires dans La Légion Russe, dans la Légion  Étrangère, ou même de Russes de la Légion Russe qui s'engagent dans la Légion Étrangère.

©SHD 17N686

©SHD 17N688

©SHD 17N686

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©SHD 17N689

La Russie sort officiellement de la guerre après la signature du Traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918

Le 18 mars 1918, le Colonel SPERANSKI

- commandant le 1er Régiment spécial –

appelle ses soldats à s'engager pour continuer le combat.

(©SHD 17N 686)

Des troubles apparaissent suite à des plaintes de soldats russes qui ne veulent plus se battre

puisque leur pays n'est plus en guerre (©SHD 16N211)

 

Les contrats d'engagements dans la Légion Russe et dans la Légion Étrangère sont reconnus non valables. En juin 1918, des instructions sont données pour établir de nouveaux contrats d'engagements dans la Légion Russe et dans la Légion Étrangère  (©SHD 24N2931)

Ils contestent leur acte d'engagement

estimant qu'il « n'était valable que jusqu'à la signature de la paix entre la Russie et les Empires Centraux » 

(©SHD 7N641)

Les Bataillons BALBACHEVSKI, YESKÉ-KOTOVITCH, GOTHOUA et SEMENOFF sont dissous

Gothoua et Semenoff -

Constitution du "Groupement Russe des Armées" (©SHD 24N2931)

Yeské-Kotovitch (©SHD 16N211)

Balbachevski (©SHD 16N211)

Les hommes des anciens bataillons dissous de la Légion Russe qui accepteront de signer le nouvel acte d'engagement le feront soit pour la « Légion Russe » soit pour la Légion Étrangère.

Beaucoup refuseront de signer ! Mais il est facile de comprendre leur peur d'être considérés comme traîtres à la Patrie à leur retour en Russie, à la lecture de cette proclamation du Conseil des Commissaires du Peuple adressée aux soldats russes de France et signée par Lénine « Les citoyens Russes qui appuient cet enrôlement ou qui s'y soumettent, sont déclarés ennemis

de la République (des Soviets) et de la Révolution ». (©SHD 16N211)

Les Russes de Salonique dans la Légion Étrangère – juin 1918

220 Russes de Salonique pour la Légion Russe sont dirigés sur Laval et 342 pour la Légion Étrangère dirigés sur le Dépôt de Lyon.

(©SHD 17N689)

Dans un rapport du 22 juin 1918 adressé au Général DAUGAN, le Colonel BOUCHEZ – commandant la 1ère Brigade de la Division Marocaine – signale  les problèmes posés par les détachements russes provenant des Brigades dissoutes de Salonique, qui avaient été transportés en Algérie et y étaient employés comme « travailleurs ». Ils ont souscrit un engagement mais beaucoup refusent de se battre

« Dans leur esprit, l'engagement qu'ils souscrivaient ne devait pas les obliger à prendre part aux opérations »
(©SHD 24N2931)

Réponse du Général Daugan

La Légion Étrangère demande de faire connaître la nature de l'Engagement des Russes de Salonique et de ne pas envoyer trop de Russes « Le mélange de nationalités dans ce Corps est indispensable pour lui conserver sa valeur et éviter qu 'une nationalité soit prépondérante »

©SHD 24N2931

©SHD 16N211

RÉORGANISATION des LÉGIONS RUSSE ET ÉTRANGÈREsuite aux nouveaux contrats d'engagement que les soldats Russes doivent signer

Dans les nouvelles formules d'engagement

dans la Légion Russe, ajout en russe de la mention

« se soumettre à la discipline française »

( ©SHD 16N211)

Le départ des Russes qui ont refusé de signer les nouveaux contrats d'engagement

nécessite une complète réorganisation.
 « Seuls resteront aux Armées, en nombre infime, les Russes qui acceptent de se battre. Les autres seront travailleurs ou dirigés sur l'Afrique du Nord. Cette question ne saurait être remise en discussion »

(©SHD 16N211)

Le Général DAUGAN attend des instructions plus précises et plus claires sur les conditions du nouvel Acte d'engagement et espère pouvoir conserver la Légion Russe dont il loue les combats. 
(©SHD 16N211)

Juillet 1918 – Le Général DAUGAN a exprimé son inquiétude au sujet du nouvel engagement demandé aux Russes.

Mais on lui reproche de l'avoir fait « à l'insu du Général Commandant la Xème armée et du Général Commandant en chef ».
Le Général Daugan est obligé d'envoyer une note explicative :
Si il a envoyé le Capitaine Loupanoff à Paris le 23 juin, c'est pour faire préciser certains points « suite à l'émotion provoquée chez les Russes par la nouvelle qu'on exigeait d'eux un nouvel engagement. De l'avis des officiers russes, la mesure, sous la forme où elle a été présentée, devait provoquer le départ de l'immense majorité des Russes ». Il dit encore qu'il ne voulait pas « négliger l'appoint des 400 hommes qui viennent de combattre avec la plus grande bravoure. ….il s'agissait de faire vite, puisque les ordres du Ministère étaient de poser immédiatement la question aux Russes » (©SHD 16N211)

Un grand nombre de Russes refusent de signer le nouvel Acte d'engagement, ceux qui le signent s'engagent

soit dans le nouveau « Bataillon de Légion Russe » soit dans la Légion Étrangère [Uruffe (Meurthe et Moselle), Tendon (Vosges)]
©SHD 16N211

Le Général DAUGAN regrette la façon dont a été présenté ce nouvel engagement, notamment « l'imprécision des conditions du nouvel Acte d'engagement ». Il est conscient de « l'incertitude dans laquelle ils vivent depuis le début de la Révolution Russe » et

 il souligne « Ces gens ont été si souvent trompés ! »
« Ils ont eu peur que l'Acte exigé d'eux ne les transforme en « soldats français » au même titre que ceux de la Légion Étrangère

et n'enlève à la Légion Russe le caractère spécial d'Unité servant sous le drapeau russe et sous un commandement russe »
On voit ici combien le Général DAUGAN estime et respecte ces soldats russes qui ont continué à combattre. (©SHD16N211)

Reconstitution du « Bataillon de Légion Russe » avec les volontaires ayant signé le nouvel engagement.
277 hommes venant des 4 Bataillons

ont été volontaires pour signer le nouvel engagement.
(©SHD16N211)

Opérations de « triage » des Russes qui refusent de signer le nouvel engagement – Listes nominatives*

(on remarquera la présence de l'enfant « Ignatoff Jean ») *D.E. Direction d'Étapes (Nord et Sud)

(©SHD 16N211)

Réorganisation des 4 Bataillons de la Légion Russe

Ceux qui refusent de signer le nouvel engagement dans la Légion Russe ou dans la Légion Étrangère

seront répartis comme travailleurs sur le sol français ou travailleurs envoyés en Afrique.
(©SHD 16N211)

Le groupement russe prendra la dénomination de « Bataillon de Légion Russe » 
(©SHD 16N211)

26 juillet 1918 - Organisation du nouveau « Bataillon de Légion Russe » en 2 Détachements. Détachement du Capitaine MARTINOFF : 101 hommes (Russes de Salonique et travailleurs des Vosges) et Détachement du Capitaine SOURINE : 89 hommes (ancienne Légion Russe et travailleurs d'Algérie)

et la Compagnie de mitrailleuses du Capitaine LOUPANOFF
À noter : le Commandant TRAMUSET (de la Légion Étrangère) est détaché pour organiser ce Bataillon

(il sera tué lors des combats du 2 septembre 1918 à Terny-Sorny)

©SHD 24N2931

Au 1er août 1918, l'effectif du « Bataillon de Légion Russe » n'est que de 270 hommes. Il y a nécessité de recruter parmi les « Travailleurs Russes »

(©SHD 16N211)

Problèmes de reconstitution du Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE)

– Effectifs d'incorporation des Russes dans la LE de mars à juillet 1918 – Avec les pertes subies

« l'existence de la Légion est menacée, un Régiment qui a de telles traditions et un tel passé ne doit pas mourir »

(©SHD 16N211)

(©SHD 7N641)

1er août 1918 – Sur les 694 Russes ayant signé

le nouvel engagement dans la Légion Étrangère,

265 déclarent ne pas vouloir se battre

« ils devraient obligatoirement être constitués en détachements de discipline et dirigés sur l'Afrique du Nord »

(©SHD 17N689)

Modèle n°2 de l'Acte d'engagement dans la Légion Étrangère
« ...pendant la présente guerre et un an après la conclusion de la paix » - Quelques exemplaires d'Actes d'Engagement – on y voit que les engagés touchent, le jour de l'engagement, la 1ère partie de la prime

de 500 francs, soit 250 francs, ils toucheront l'autre moitié 4 mois après.

(©SHD 16N211)

Les Russes ayant signé l'Acte d'engagement et refusant de se battre seront versés aux

Dépôts d'Afrique de la Légion Étrangère

Copie d'un tract ayant circulé parmi les troupes russes de la Légion Étrangère se trouvant en Afrique
« Frères Russes, Une cruelle destinée nous a entraîné loin du pays natal : sans savoir ce que devenaient les nôtres nous combattions ici et nous mourions.... Au lieu de la gloire que nous avons méritée dans les plaines de Champagne, nous avons eu l'Afrique. Là, poussés par la famine et le cauchemar qui avait conduit au suicide nombre de leurs meilleurs et plus braves amis, …. ceux qui restaient.....ont dû s'engager dans les rangs de l'Armée française et mourir.... »
Ils ne demandent qu'une seule chose

« être mis sur le même pied que les autres.... »
(©SHD 16N211)

16 octobre 1918

Demande d'autorisation de prélever au C.I.D., des Russes de la Légion Étrangère pour les affecter au « Bataillon de Légion Russe »

(©SHD 24N2931)

Renforcer l'ARMÉE DENIKINE en Russie

Discours du Général DENIKINE, prononcé à Moguilev le 22 mai 1917 à la clôture de l'Assemblée des officiers

(la version originale en russe est malheureusement difficilement lisible malgré les corrections apportées à la photo)

(©SHD 17N689)

(©SHD 17N686)

Après l'Armistice, envoi d'un dossier concernant la formation d'Unités Russes à envoyer en Russie

et destinées à appuyer l'Armée Denikine.

Ces éléments russes seront à rechercher dans les Légions Russe et Étrangère.

(©SHD 16N213)

(©SHD 24N2931)

Rapport en russe du Colonel GOTHOUA à l’intention du chef de la Base Russe

Dans ce document du 8 décembre 1918, le Colonel Gothoua  envisage les conditions nécessaires pour former des Unités composées de soldats et d’officiers russes se trouvant en France, et destinées à être envoyées en Russie  en renfort de l'Armée Denikine...

(©SHD 17N689)

...Dans un premier temps il fait une évaluation des soldats et officiers. Pour lui, peu de soldats sont fiables et prêts à se sacrifier, la plupart sont  - soit  déjà gagnés par la propagande révolutionnaire et hostiles aux Alliés - soit constituent une masse inculte et influençable,  

incapables de faire des choix par eux-mêmes.
Les officiers russes, quant à eux, ont payé un lourd tribut au début de la guerre, ils ont été décimés, ceux qui restent sont jeunes,  inexpérimentés, ou alors ont été promus  en fonction de leur présence sur le Front.
Le Colonel Gothoua  estime qu’il faudra l’aide de soldats de la Légion russe pour convaincre des soldats qui sont dans les Compagnies de travail. Pour lui il sera ensuite indispensable de regrouper tous les soldats  volontaires  et de prévoir une période « d’observation »  pour éliminer les éléments douteux. Quant aux officiers il faudra les trier avant et choisir également un Général.
Pour former de telles Unités,  il est indispensable, selon lui, de préciser aux hommes la mission qui leur sera assignée : ils seront à la disposition d’un Gouvernement provisoire, ils devront le soutenir pour rétablir l’ordre et permettre la convocation d’une assemblée constituante.
" il est très facile, aujourd'hui  que la guerre est finie, de constituer de telles Unités et de les envoyer en Russie ..." 
Selon le colonel Gothoua il est indispensable d’assurer les meilleures  conditions matérielles  pour ces soldats et officiers .

Cela concerne l’équipement, l’alimentation, la solde.
Les officiers et tout le personnel d’intendance doivent être recrutés avant la formation de ces unités et doivent être instruits dans le cadre de la mission qui leur est assignée. Le choix des officiers incombera au chef chargé du commandement.
En ce qui concerne les soldats, il faudra  constituer « un noyau dur » de soldats  fiables, capables de neutraliser les éléments  indignes.
Le colonel Gothoua  préconise de mettre ces Unités à la disposition du Gouvernement français. Il faudrait donc, dans ce cas, nommer

à l’État-Major de chaque unité un officier français qui pourrait ainsi faire l’interface avec les autorités françaises.
La conclusion est qu’il faudra  prendre son temps  pour former ces Unités, la précipitation  aurait des conséquences négatives

et ruinerait la foi en l’avenir,  l’espoir de pouvoir mettre sur pied  un tel projet.
On retrouve le colonel Gothoua en 1919 dans l'armée des volontaires  en renfort des Forces armées du Sud commandées par le général Denikine. Il termine sa carrière militaire avec le grade de Major-Général, vit ensuite en émigration en Yougoslavie. Il est enterré à Belgrade avec son fils.

Ses autres enfants ont vécu avec leur mère Helena en Géorgie ( Gothoua était Georgien).